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Les défis des pneus usagés
Le recyclage des pneus est un marché de niche en Belgique. Or ce sont des produits qui totalisent un bon tonnage, alors que le volume de stockage une fois transformé reste assez limité.

Les défis des pneus usagés

Nous sommes encore loin du pneu entièrement circulaire. Pourtant, il est déjà possible de réaliser suffisamment de choses utiles. ­RecyclePro s’est rendu sur le terrain pour évaluer la situation et découvrir quels sont les plus grands défis que posent les pneus usagés. Entretien avec Pieter De Saedeleir d’Alfamet.

La date exacte de création s’est perdue dans la nuit des temps, mais ce qui est incontestable, c’est que Pieter De Saedeleir est la cinquième génération à travailler chez Alfamet. Une entreprise familiale, implantée à Termonde depuis 1985, qui a dès le départ inscrit la circularité dans son ADN. D’abord comme collecteur de chiffons, plus tard comme ferrailleur, mais aujourd’hui aussi comme recycleur de pneus. « Un virage amorcé au changement de millénaire. En raison de la concurrence féroce et de la baisse du volume de ferraille, vous n’avez que deux options en tant qu’acteur local. Soit vous vous développez considérablement pour survivre, soit vous recherchez un flux de déchets complémentaire. » Alfamet a choisi cette dernière option. « Le recyclage des pneus est un marché de niche en Belgique. De plus, ce sont des produits qui totalisent un bon tonnage, alors que le volume de stockage une fois transformé reste assez limité.

Réduction selon le client

Les pneus usagés parviennent principalement à Alfamet et à ses 22 employés via les centrales de pneus. De Saedeleir explique comment ils fonctionnent : « Nous commençons par trier les pneus en vue de leur réutilisation ou de leur recyclage. Nous acheminons la partie destinée au marché du recyclage directement vers d’autres transformateurs ou nous la réduisons selon les souhaits du client en la broyant ou en la coupant. Le traitement final proprement dit qui est requis pour la réutilisation des pneus s’effectue en grande partie à l’étranger. La plupart de ce que nous collectons et traitons est donc exporté. Là, cela poursuit son chemin vers les poudres et les granulés pour les dalles en caoutchouc, l’absorption des chocs dans les pistes d’athlétisme, les roues en caoutchouc, etc. La localisation centrale dans le centre économique de la Flandre et en même temps l’accès facile au port d’Anvers sont des atouts forts d’Alfamet. Mais c’est surtout l’accent mis sur le service qui fait la différence. « Nous n’hésitons pas à relever un défi pour aider les clients et les fournisseurs. Par ailleurs, nous nous concentrons autant que possible sur la réutilisation et le recyclage. C’est bon pour l’environnement, mais nous payons également moins de taxes environnementales », déclare De Saedeleir.

Les pneus usagés parviennent principalement à Alfamet et à ses 22 employés via les centrales de pneus

Les volumes ont diminué en raison du COVID-19

L’un des principaux défis de l’année dernière fut la pandémie du coronavirus. De Saedeleir : « Moins de kilomètres sur les routes signifie également moins d’usure des pneus. Nous avons constaté une nette baisse de nos volumes, de l’ordre de 15 %. Nous espérons retrouver les niveaux d’avant-crise début 2022. Mais dès que ces 15 % seront récupérés, les opportunités de vente limitées qui existent aujourd’hui pour le caoutchouc recyclé recommenceront à jouer un plus grand rôle.

Besoin de plus d’initiatives

Un deuxième défi selon De Saedeleir est la position de monopole que Recytyre occupe sur le marché. « En tant qu’organisme de gestion des pneus usagés, ils perçoivent la contribution environnementale pour financer la collecte sélective des pneus. Cependant, l’organisation elle-même a commercialisé des pneus usagés pendant des années et les recycleurs de pneus, tels que nous, avons dès lors dû faire face à une concurrence déloyale. Cela a entraîné un énorme abus de confiance. En outre, ils souhaitent un système encore plus strict à partir de 2022, qui ne nous permettrait pas de vendre nous-mêmes les pneus usagés, mais qui se limiterait à recevoir une redevance fixe pour la transformation en fonction de leurs exigences et stipulations. Un mécanisme qui sonnerait le glas du libre marché, alors que nous avons précisément besoin de plus d’initiatives.

Garder les matières premières en Europe

Aujourd’hui, il y a beaucoup d’exportation vers l’Asie. « D’un point de vue écologique, il n’est pas tolérable d’expédier des déchets/matières premières à l’autre bout du monde par bateau et de voir ensuite que les produits finis sont parfois renvoyés en Europe par voie maritime. L’indépendance de la transformation asiatique et le maintien des matières premières en Europe ne peuvent qu’apporter des bénéfices dans tous les domaines imaginables (emploi, écologie, économie…). À mon avis, un climat d’investissement sain apportera beaucoup plus de valeur ajoutée au secteur des pneus usagés que, par exemple, les subventions ou le fonds Green.er, qui est en grande partie géré par des personnes actives au sein de Recytyre. »    

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