En collaboration avec ses fédérations membres, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) a mis au point une vision sur la circularité et ce qu’elle peut signifier pour les entreprises. Le document ‘Vision Circular Economy 2030’ vise à établir une feuille de route pour les dix prochaines années, dans laquelle la circularité est le moteur de la croissance et de la prospérité. Vanessa Biebel, directrice exécutive du centre de compétence Durabilité et Economie circulaire, résume les principales orientations du document.
Ce n’est pas la première fois que la FEB se risque à esquisser une vision de la durabilité. Il y a trois ans, elle avait déjà regroupé des informations sur l’énergie et la mobilité. « En tant que FEB, il est important d’indiquer la bonne direction pour l’avenir. Cependant, la circularité est une matière particulièrement vaste qui est difficile à résumer sous un seul angle. C’est pourquoi nous sommes fiers d’avoir reçu la contribution de tant de secteurs différents afin de parvenir à une vision commune », entame Mme Biebel. Et cette vision peut être qualifiée de particulièrement ambitieuse. La FEB souhaite que la Belgique conserve la position de leader qu’elle occupe aujourd’hui et même la renforce à long terme. « Parce que c’est le moyen de garantir la compétitivité de nos entreprises, de créer de nouveaux emplois et en même temps de sécuriser nos propres matières premières. »
Pour y parvenir, la FEB affiche cinq ambitions. Il s’agit de maximiser la disponibilité des matériaux, d’être un leader en matière de conception et de production circulaires, de modèles d’utilité circulaire et de récupération de haute qualité des matériaux, et d’être fort dans l’utilisation des catalyseurs de l’économie circulaire. « Des ambitions qui restent très larges mais qui, en même temps, pointent toutes dans la même direction », explique Biebel. Pour y parvenir, il faudra avant tout s’efforcer d’accroître la coopération. « Entre les différentes administrations (fédérales et régionales), entre les pouvoirs publics et les entreprises, mais aussi entre les entreprises de tous secteurs. Il est important pour la Belgique de parler d’une seule et même voix en Europe afin de garantir des conditions de concurrence équitables entre tous les États membres. Avec cette vision, nous donnons déjà le bon exemple. «
La FEB attend des autorités de notre pays qu’elles se mobilisent au maximum pour offrir un cadre politique favorable. Biebel : « La faisabilité de cette vision est étroitement liée à l’accent mis sur deux catalyseurs : l’innovation et une économie ouverte. Fixez-vous des buts et des objectifs, mais laissez suffisamment de latitude aux entreprises pour tracer la voie à suivre pour les atteindre. Permettre l’innovation et non pas la ralentir. C’est plus que jamais nécessaire. Les déchets ne s’arrêtent pas non plus aux frontières. C’est pourquoi il est important de créer une Europe ouverte afin de traiter chaque flux de la manière la plus qualitative possible. Le Covid-19 a exposé de nombreux problèmes, par exemple la pénurie de matériaux qui s’est produite et la hausse consécutive des prix. Nous devons saisir cet élan pour initier une reprise durable. Pour basculer plus rapidement vers une économie circulaire.
De son côté, la FEB souhaite travailler sur le benchmarking. Sur la base des dix indicateurs proposés par Eurostat, la FEB souhaite établir un tableau de bord à partir de l’année prochaine et tous les deux ans par la suite. « Cela devrait nous donner une idée du chemin parcouru, par rapport à nos propres ambitions, mais aussi par rapport aux autres pays. De plus, les indicateurs peuvent aider à identifier et à surmonter les obstacles juridiques potentiels. Le chemin vers une économie circulaire sera dans tous les cas un plan par étapes. Nous voulons travailler dur avec toutes les fédérations et parties prenantes pour en faire une réalité », conclut Biebel.