Le traitement des déchets hospitaliers et infectieux s’est longtemps résumé à des techniques polluantes et énergivores, qu’il s’agisse de l’incinération ou de l’autoclave. Mais depuis une vingtaine d’années, l’entreprise montoise Ecosteryl a mis au point une technologie de décontamination par chaleur sèche, avec micro-ondes, dont le fonctionnement est 100% électrique, sans rejets toxiques et sans eau. En outre, la possibilité d’accoupler un centre de tri des déchets infectieux autorise le recyclage et la réutilisation ultérieure du plastique désinfecté. Une véritable révolution à l’échelle planétaire.
C’est donc au début des années 2000 que le groupe familial montois AMB (Ateliers mécaniques du Borinage) opère un virage radical vers le traitement des déchets médicaux. Sous la dénomination d’Ecosteryl, l’entreprise propose des machines de décontamination des déchets médicaux qui recourent à la chaleur sèche. En trois minutes, après avoir été broyés, les déchets médicaux subissent une montée en température à l’aide de micro-ondes pour atteindre 100°. Ensuite, ils restent pendant une heure dans une cuve de maintien en température. Après ce délai, les déchets ressortent, méconnaissables, sous forme de confettis, soit une réduction volumique de 80%. L’offre se décline en trois modèles, de taille différente, le best-seller étant le plus imposant, l’Ecosteryl 250. Celui-ci, capable de traiter 250 kg/h, se destine aux grands collecteurs de déchets médicaux. En parallèle, face aux nombreuses demandes de tri et de recyclage, l’entreprise a mis au point la R-steryl, un centre de tri pouvant être connecté aux machines de décontamination Ecosteryl, qui permet de trier les déchets broyés par poids, par taille et par couleur afin de récupérer le PP (polypropylène) et le PE (Polyéthylène) en vue d’une réutilisation extérieure. De surcroît, l’installation sur site des unités Ecosteryl est aisée, car elles ne nécessitent que de l’électricité.
Le procédé est sécurisé et efficace. La technologie éprouvée et brevetée est écologique. Il n’y a aucun rejet dans l’atmosphère, aucun besoin en eau, pas ou très peu d’odeurs. Elle est également économique. « Normalement, les déchets décontaminés et broyés doivent être éliminés, ils doivent suivre le cycle des déchets et être amenés en décharge ou à l’incinération. Cela a toujours un coût. Désormais, avec le recyclage, c’est l’inverse. Les déchets de PP ou PE, décontaminés, broyés et triés, peuvent être valorisés comme nouvelle matière première et donc être rachetés à cette fin. C’est donc un avantage pour la planète mais aussi un gain financier pour le collecteur », souligne Sarah Thielens, responsable communication et marketing. « Ceci contrairement à la technique autoclave, par exemple, car les déchets humides qui en résultent imposeraient un séchage compliqué et onéreux. Notre technologie permet le recyclage car les déchets sont secs et ont une granulométrie parfaite », précise-t-elle. Last but not least, et ceci est capital pour les collecteurs industriels de déchets médicaux, les machines peuvent travailler en continu, 24 h sur 24, sans délai d’attente. Ceci accroît bien évidemment la rentabilité de l’installation.
D’ici 2022, l’entreprise montoise devrait installer sur son site une unité de décontamination qui traitera les déchets sur place, en continu. Cette vitrine technologique permettra d’accélérer la recherche et le développement car il ne sera plus nécessaire de se rendre chez le client pour effectuer des essais. S’il est vrai que la pandémie du coronavirus a encore davantage focalisé l’attention sur le défi mondial que pose le traitement des déchets médicaux, elle représente aussi une réelle opportunité. Une meilleure valorisation des déchets infectieux s’inscrit parfaitement dans le contexte de l’économie circulaire. Chez Ecosteryl, on en est parfaitement conscient et tous les efforts en R&D concourent à atteindre cet objectif au mieux.