La pression croissante sur le climat incite à s’interroger sur les matières premières. Certains pionniers n’hésitent pas à investir dans le recyclage afin de garder leurs matières premières plus longtemps dans le circuit. L’effet boule de neige se met en branle : de plus en plus d’entreprises reconnaissent que ces modèles économiques circulaires peuvent également s’avérer lucratifs. Les broyeurs fins forment ici un maillon indispensable parce que, dans de nombreux cas, les déchets ne pourront être réintroduits dans le cycle qu’après nettoyage et broyage.
Les broyeurs fins broient les matières premières en minuscules particules aux dimensions égales on inférieures à 5 mm moins, voire même jusqu’à 250 micromètres. « Si la technologie est utilisée pour élever le niveau d’une matière première vierge, elle convient tout aussi bien pour transformer des déchets en nouveaux produits. » confie Stefaan Paulus, directeur de CSB Waste Solutions. Ce principe « Cradle to Cradle » est déjà appliqué dans l’industrie des plastiques, où le plastique post-consommation est collecté, nettoyé et broyé correctement dans le but de servir de matière première de base pour de nouveaux produits. Tels les châssis fabriqués à partir de PVC 100% recyclé. Le broyeur fin est ici utilisé pour réduire le vieux plastique en une fraction adaptée à l’extrusion.
L’industrie de transformation du bois recourt aussi à des broyeurs fins, notamment pour transformer les déchets de bois en nouveaux panneaux de particules. « En traitant les déchets de cette manière, les entreprises donnent un grand coup de pouce à l’économie circulaire », explique Stefaan Paulus. En effet, les flux résiduels de production broyés en fractions plus petites échappent à la montagne de déchets et servent de nouvelles matières premières de base pour d’autres acteurs de production. Ils sont notamment transformés en granulés de bois, litière pour chats, amendements de sol ou copeaux de bois pour recouvrir les aires de jeux afin d’amortir les chutes des enfants, voire même valorisés en combustible. « La technologie est au point et les possibilités sont légion, mais les mécanismes du marché empêchent une percée à grande échelle. Tant que les matériaux vierges seront moins chers que les matériaux recyclés, les entreprises manufacturières hésiteront, a fortiori si le consommateur final rechigne à payer davantage pour un produit à base de matériaux recyclés. » confie Stefaan Paulus. D’où l’intérêt d’une nouvelle législation et/ou d’autres incitants : « Si l’on imposait désormais que chaque produit doive être constitué de 10 à 15% de matériaux recyclés, nous évoluerions plus rapidement dans une direction plus durable », conclut-il.