Accroître l’expertise dans la revalorisation des matières complexes
Acteur majeur de l’économie circulaire, JGI HYDROMETAL enrichit constamment son savoir-faire pour relever les défis complexes de la valorisation des matières secondaires chargées en métaux non-ferreux en vue de leur réintégration dans les filières dédiées. Son expertise en hydrométallurgie et en pyrométallurgie est à l’origine de sa réputation mondialement reconnue.
Fondé en 1960, le groupe JGI (Jean Goldschmidt International) est spécialisé dans le négoce international de matières premières et secondaires contenant différents types de métaux non-ferreux, de terres rares et de métaux mineurs. Il détient la société HYDROMETAL qui, de son côté, apporte une contribution significative au développement de solutions durables et à la diminution considérable de la consommation de ressources naturelles, en orientant sa stratégie sur la valorisation des matières secondaires. Un chiffre révélateur : environ 60 000 tonnes traitées par an !
Les nouvelles technologies sont extrêmement gourmandes en métaux de toutes sortes. Les sous-produits liés à l’extraction de ces métaux et le recyclage des technologies en fin de vie génèrent de nouveaux déchets de plus en plus complexes. Ces mines urbaines représentent une source importante d’approvisionnement en matières premières qui se pose en alternative pertinente à l’extraction de nouvelles ressources naturelles. Le recyclage de ces matières secondaires est aujourd’hui indispensable pour réduire la dépendance industrielle aux chaînes d’approvisionnement complexes.
« Créé en 1985 sur les fonts baptismaux de l’ancienne usine d’électrolyse de zinc PRAYON, HYDROMETAL a orienté ses activités vers la valorisation des poussières de fonderies de cuivre pour produire du sulfate de zinc. Cependant, vers les années 2000, le marché du sulfate de zinc a subi une stagnation et le site a évolué vers le traitement par voie hydrométallurgique des déchets en vue du recyclage des éléments métalliques critiques » entame Philippe Henry, administrateur délégué du groupe JGI HYDROMETAL.
Le groupe associe son expertise en hydrométallurgie (traitement des métaux en milieu aqueux) et en pyrométallurgie (traitement par voie thermique) pour transformer les métaux non-ferreux en nouvelles matières purifiées sous forme de sulfates, sels, hydroxydes, oxydes, carbonates ou métaux raffinés qui sont ensuite utilisés comme matières premières dans une grande diversité d’industries.
Face aux demandes croissantes de partenariat, notre interlocuteur concède volontiers que les activités en Belgique arrivent à saturation, en termes d’espace et de capacités de traitement. « Nous opérons également à l’étranger depuis quelques années. Par exemple, JGI Thailand exploite depuis 2019 un procédé pyrométallurgique pour raffiner le plomb, l’antimoine et l’étain à partir de lingots. Nous sommes aussi un des seuls producteurs en Europe d’étain haute pureté « low alpha » destiné aux acteurs de la miniaturisation des appareils électroniques. Via HYDROMETAL France, qui sera totalement opérationnel en début 2025, nous traiterons les matières complexes chargées en zinc pour produire des sels de zinc. Par ailleurs, nous traitons aussi d’autres éléments critiques comme le germanium, le cobalt, les métaux précieux, ou encore les terres rares, même si, dans ce cas précis, le recyclage reste complexe et très onéreux car la volatilité des cours complique la mise en place de solutions rentables et exploitables » confie Philippe Henry.
La R&D consolide et affine l’expertise métallurgique du groupe au travers de trois axes : le développement de nouveaux procédés, l’optimisation des procédés industriels existants et les nouveaux projets, belges ou européens. HYDROMETAL participe, par exemple, au groupement « REVERSE METALLURGY », qui coordonne des projets subsidiés par la Région wallonne, dont l’objectif est de créer en Wallonie une plateforme d’excellence industrielle, technologique et scientifique. Ce projet comporte initialement trois volets – PLASMA, ATHENA et GERMANIUM – auxquels s’est récemment ajouté le volet du recyclage de batteries. Le volet « PLASMA » est une collaboration entre le Centre de recherches métallurgiques (CRM) et HYDROMETAL, et concerne la construction d’un four à plasma par CRM sur le site d’HYDROMETAL afin d’étudier les possibilités de la pyrométallurgie pour les métaux précieux ou à haute valeur ajoutée. Le volet « ATHENA » vise à produire des sels de zinc actifs de haute pureté qui seront revendus sur des marchés de niche à haute valeur ajoutée. Quant au volet « GERMANIUM », il est basé sur un procédé innovant d’échanges d’ions qui permet de valoriser le germanium afin de le réintégrer, après récupération et concentration, dans les raffineries de germanium.
« Nous cherchons sans cesse à nous adapter aux matières que l’on nous propose. L’implication dans ce genre de projets est bénéfique pour toutes les parties. A terme, cela pourrait nous permettre d‘implémenter de nouvelles filières et de répondre aux nouveaux défis. C’est une démarche longue et compliquée. Notre métier est indéniablement passionnant, mais il est surtout complexe et difficile à comprendre en raison des nombreuses exigences techniques, administratives et environnementales » conclut Philippe Henry.