Indaver a entamé la construction d’une nouvelle installation de recyclage des plastiques en fin de vie en produits chimiques de base utiles pour l’industrie.
L’installation, dénommée Plastics2Chemicals, recyclera chaque année environ 65 000 tonnes de plastiques en fin de vie et deviendra ainsi la première et la plus grande usine entièrement industrielle d’Europe. La première pierre a été posée en septembre 2022. Le démarrage est prévu pour le début de 2024 avec une capacité initiale de 26 000 tonnes. Ce système sera élargi pour fonctionner à pleine capacité à partir de 2027. Cette nouvelle installation générera des emplois directs pour environ 50 personnes.
L’investissement total s’élève à 100 millions d’euros. Indaver recevra également 7,5 millions de soutien du gouvernement flamand via le cabinet d’innovation du ministre Jo Brouns. Trois millions d’euros ont également été accordés par le hub de recyclage flamand. Le projet offre une solution durable pour les plastiques actuellement difficiles à recycler. Avec Plastics2Chemicals, la Flandre dispose d’une technologie innovante qui lui permet de franchir une grande étape vers la réalisation des objectifs européens de recyclage des plastiques.
Pour la toute première fois, le gouvernement flamand a recours aux « avances remboursables ». Ces dernières permettent au gouvernement de supporter une partie du risque, mais aussi d’être récompensé lorsque le projet est un succès en récupérant une partie des subsides octroyés.
Jo Brouns, ministre flamand de la Science et de l’Innovation : « L’avenir sera durable. Nous n’avons pas le choix. Avec la crise énergétique, la transition vers une économie circulaire est plus que jamais d’actualité. Notre économie flamande doit devenir et deviendra moins dépendante des matières premières fossiles. Nous y parviendrons avec des projets tels que celui d’Indaver, où nous décomposons à nouveau le plastique en composants de base qui peuvent ensuite être réutilisés. La Flandre est une pionnière en matière d’innovation circulaire, et nous sommes donc ravis de soutenir ce projet. Avec le nouveau système d’avances remboursables, le gouvernement partage le risque, mais aussi la réussite de cette entreprise. Nous pouvons ainsi continuer à soutenir les investissements durables. »
Depuis 2017, Indaver collabore avec les différentes universités flamandes pour tester minutieusement le processus de recyclage chimique dans une configuration pilote. Cette phase de R&D a prouvé que le procédé fonctionne avec des flux de déchets réels. La qualité des produits recyclés a également été validée à plusieurs reprises par les clients P2C (à savoir l’industrie chimique et pétrochimique). Durant les premières années, jusqu’à 26 000 tonnes de déchets plastiques seront recyclées dans la nouvelle installation prévue sur son site d’Anvers (rive droite), incluant dans des campagnes séparées le polystyrène et les polyoléfines. Dans une deuxième phase, l’usine sera transformée en une usine dédiée au polystyrène et agrandie avec l’ajout d’une ligne capable de traiter jusqu’à 65 000 tonnes de plastiques par an. Avec cette mise à l’échelle industrielle, nous construisons en Flandre la plus grande usine de recyclage dédiée à la dépolymérisation du polystyrène d’Europe. Cette usine sera en mesure d’assurer un recyclage de haute qualité de 50 % des déchets d’emballages ménagers en polystyrène en Europe.
À l’avenir, Indaver a l’intention de construire une usine industrielle pour les polyoléfines également. Le port d’Anvers est un lieu potentiellement idéal pour cela en raison de la présence du cluster pétrochimique. Ces solutions de recyclage sont conformes aux objectifs de la Flandre en tant que centre de recyclage.
Dans sa nouvelle installation P2C, Indaver traitera des flux de plastiques qui ne peuvent être traités par d’autres formes de recyclage (mécanique) de haute qualité. Cela concerne principalement les plastiques composés de polystyrène ou de polyoléfines, comme les déchets d’emballages ménagers, mais aussi d’autres fractions plastiques d’origine domestique ou industrielle. Les matériaux de la nouvelle installation proviendront aussi bien de Belgique que de l’étranger.
Le processus de recyclage consiste en un procédé thermochimique dans lequel les chaînes carbonées plus longues du plastique sont réduites ou dépolymérisées. Les matières ainsi libérées sont des matières premières de base aux spécifications équivalentes à celles des matières extraites des flux fossiles et qui satisfont aux normes de qualité, y compris celles de l’industrie alimentaire. Ce processus P2C, avec lequel nous fermons le cycle des matériaux, est un parfait exemple d’économie circulaire.
Pour le concept et l’ingénierie de l’installation, Indaver a collaboré avec divers centres d’expertise. Après des années de recherches pour développer et mettre au point le processus en une technologie propriétaire, l’entreprise est désormais prête à passer à l’application concrète. Pour la construction, Indaver fait également appel à des fournisseurs réputés. Le cœur du processus, de l’extrudeuse à la distillation, est élaboré sur mesure pour garantir un recyclage de qualité. Ces pièces qui composent l’installation ont de nombreuses applications dans le secteur chimique et sont aussi utilisées pour fabriquer de nouveaux plastiques à partir de matières premières primaires. Mais leur application dans le recyclage chimique de haute qualité des plastiques est unique.
L’Europe affiche clairement son ambition d’offrir une solution durable pour les plastiques en fin de vie. L’objectif de recycler les plastiques en matières premières de qualité a d’ailleurs été transposé dans la législation européenne : la directive Emballages (directive 94/62/CE relative aux emballages et déchets d’emballages), dans laquelle l’Union européenne exprime ses ambitions en matière de recyclage. D’ici 2030, 55 % des déchets d’emballages plastiques devront être recyclés. La Belgique va encore plus loin et entend recycler, à l’horizon 2030, 70 % des déchets d’emballages plastiques et 65 % des plastiques issus d’emballages industriels. En outre, une proposition européenne est sur la table pour qu’environ un tiers (30 %) des emballages plastiques soient constitués de matériaux recyclés d’ici 2030.
Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de compléter les techniques de recyclage mécanique existantes par de nouvelles technologies telles que le recyclage chimique. Ces dernières permettent de récupérer des produits chimiques de base utiles à partir de plastiques en fin de vie et de les réutiliser dans presque toutes les applications plastiques existantes.
Le recyclage du PS et du PO en composés chimiques de base contribue à la transition vers une économie circulaire, et à une réduction significative des émissions de CO2. Dans la phase initiale, l’usine P2C permettra d’éviter environ 90 000 tonnes de CO2 par an. L’expansion prévue portera cette économie à 227 500 tonnes de CO2 par an à l’horizon 2027.
Outre la contribution aux objectifs climatiques flamands évoquée ci-dessus, P2C participe également au renforcement du tissu économique et industriel en Flandre. Le développement d’un pôle de recyclage dans le port d’Anvers génère non seulement des emplois directs, mais ancre également le cluster pétrochimique. Des initiatives telles que la Circular Plastics Alliance soulignent que l’accès aux matières premières recyclées sera un critère important dans les futurs investissements pétrochimiques. P2C est donc un pilier de l’économie circulaire.
Paul De Bruycker, CEO d’Indaver : « Indaver s’efforce toujours de fermer les chaînes de matériaux sans perdre de valeur. Plastics2chemicals est un projet innovant qui nous permet de fournir des produits chimiques de base pour l’industrie. Nous concrétiserons ainsi notre volonté de jouer, en tant que gestionnaire de déchets, un rôle essentiel dans l’économie circulaire. P2C représente une révolution dans le recyclage durable des plastiques. »
La nouvelle installation emploiera environ 50 collaborateurs. L’équipe du projet se compose d’une vingtaine de personnes et sera renforcée, dans les mois à venir, par une équipe de 30 collaborateurs : opérateurs, ingénieurs de procédés, techniciens de maintenance et laborantins.