Via le projet GO4ZERO, Holcim ambitionne de produire du clinker et du ciment décarboné dès 2029. Avant la fin de la décennie, la totalité du CO2 issu de la production de clinker sur le site d’Obourg sera capturée en vue de sa séquestration géologique (CCS), en Mer du Nord. La transformation complète du site industriel prévue en deux phases distinctes marque une étape clé vers la décarbonation de notre industrie cimentière.
GO4ZERO va au-delà de la pérennisation des capacités de production cimentière locales d’Holcim sur les marchés du Benelux et du nord de la France. Son objectif est de contribuer de manière significative à la décarbonation de l’industrie de la construction belge sur ces marchés.
Au cœur du projet se trouve la cimenterie d’Obourg (Mons), un site historique où l’activité cimentière perdure depuis plus de 110 ans. Le projet se déroule en deux phases, la première ayant déjà débuté en janvier 2024 et devant se terminer vers 2027, tandis que la seconde devrait s’achever d’ici 2029.
Sous l’angle de l’économie circulaire, Holcim, le porteur du projet G04ZERO, possède déjà une longue expérience en matière de co-incinération des déchets, comme le souligne Stany Vaes, directeur Sustainability & Corporate Affairs chez Holcim : « Dans notre four, nous appliquons la co-incinération, c’est-à-dire que nous utilisons des déchets à la fois comme combustibles pour atteindre la température élevée de 1 400 degrés mais aussi comme matières premières, car les résidus de cette combustion aboutissent dans le produit final – le clinker – comme matière première. De plus, ce four agit comme un filtre car il décompose tous les PFAS contenus dans les déchets, qui se lient ensuite avec le produit et ne se retrouvent donc plus dans l’air, l’eau ou la poussière. Un bel exemple de circularité et en partie, une solution à la crise des PFAS ». Mais comme relevé, le projet est bien plus ambitieux dans sa démarche écoresponsable.

Au cours de la première phase, le four actuel est remplacé par un tout nouveau four « en voie sèche » basé sur les technologies les plus avancées, offrant des performances opérationnelles et environnementales sans précédent. Il utilise une matière beaucoup moins chargée en eau – le calcaire – disponible en quantité dans les carrières du Tournaisis. Les besoins en énergie thermique du « processus sec » seront immédiatement réduits de 40 %, ce qui entraînera une réduction immédiate de 30 % des émissions spécifiques de CO2.
La seconde phase comprend l’installation d’un procédé innovant d’oxycombustion dans lequel l’oxygène remplace l’air. Ce procédé permettra la concentration du CO2 dans les effluents gazeux à plus de 80% (contre 30% en phase 1). Cette modification ira nécessairement de pair avec l’activation de la chaîne de valeur du carbone : purification sur site à plus de 99%, transport par pipeline, liquéfaction au terminal anversois et chargement de bateaux, transport maritime et séquestration en mer du Nord. Cette chaîne devrait être opérationnelle d’ici mi-2028, permettant d’envisager la neutralité carbone dès 2029.

Avec plus de 95% des besoins thermiques couverts par des combustibles alternatifs et plus de 30% des matières premières provenant de résidus ou coproduits industriels partiellement décarbonés, le projet est déjà un exemple de circularité. Et en parallèle, des investissements importants sont également prévus pour l’autoproduction énergétique (à concurrence de 50% des besoins), notamment avec la construction d’une ferme photovoltaïque flottante et l’intégration d’un système de récupération de chaleur en sortie de four.
Bien entendu, la réalisation d’un projet d’envergure comme GO4ZERO nécessite la mobilisation et la coordination d’un large éventail de compétences. Pour y parvenir, des collaborations entre secteurs public et privé sont essentielles, couvrant un spectre d’activités qui inclut la définition des objectifs environnementaux, le développement technique, le financement, et l’acquisition des autorisations requises. « Nul doute qu’avec le soutien des pouvoirs publics et de nos différents partenaires, cet ambitieux projet pionnier pourra être mené à bien dans le délai postulé » confie Stany Vaes avec un bel enthousiasme.
