Aujourd’hui, une batterie retrouve encore dans 100 kg d’ordures ménagères. Cela reste une de trop, surtout s’il s’agit d’une batterie lithium-ion. L’organisme de gestion Bebat continue donc à faire tout ce qui est en son pouvoir pour collecter et trier davantage de batteries de la manière la plus simple et la plus sûre possible.
Bebat, fondé en 1995, concrétise la responsabilité élargie du producteur pour les batteries. Aujourd’hui, plus de 4 000 entreprises, fabricants de batteries ou de produits contenant des batteries, sont affiliées. En Belgique, 3357 tonnes de batteries ont été collectées en 2020. Cela fait de nous le leader en Europe. Bebat s’occupe également de l’étape suivante du traitement : le tri des batteries. Toutes les batteries collectées finissent chez Sortbat à Tirlemont, où transitent chaque jour 500 000 piles. Nele Peeters : « Une initiative qui a débuté il y a dix ans. Grâce à quatre étapes, le tri manuel, magnétique, mécanique et électronique, nous essayons de livrer aux transformateurs les flux les plus propres possibles de familles chimiques. Sortbat peut se targuer de chiffres exceptionnellement bons, avec une pureté de 99,5 %. Un record européen, qu’en dites-vous ?
Pourtant, Bebat est loin de se reposer sur ses lauriers. L’organisation fait tout ce qui est en son pouvoir pour inciter chacun à accroître et améliorer le recyclage des batteries. L’organisme de gestion est bien conscient des problèmes que posent les batteries lithium-ion. « Les batteries lithium-ion, contrairement aux batteries alcalines classiques, contiennent des solvants, c’est-à-dire des substances inflammables. En outre, le lithium présent peut provoquer une réaction chimique lorsqu’il entre en contact avec l’eau ou l’oxygène. C’est pourquoi les professionnels de la collecte et du recyclage doivent les manipuler avec la prudence nécessaire », précise Hendrik Hendrickx. Elles sont de plus en plus populaires, notamment en raison de leur forte densité énergétique, qui leur permet de libérer beaucoup d’énergie en peu de temps. « En outre, c’est une technologie qui est en plein développement. Les fabricants eux-mêmes recherchent activement une composition chimique différente, pour améliorer les performances et réduire les coûts, mais certainement aussi pour accroître la sécurité. Par exemple, on attend beaucoup des batteries à l’état solide (sans électrolyte liquide). Nous constatons également que les batteries sont de plus en plus intégrées à l’appareil. Le consommateur ne peut plus les retirer lui-même, et le transformateur subit donc une étape de démontage supplémentaire – ce qu’il doit prendre en compte dans son processus. »
Au final, seuls 10 à 13% des batteries usagées aboutissent dans les ordures ménagères. « La pollution est présente dans tous les flux de déchets. Ce n’est pas que le tri des piles lithium-ion soit moins efficace que celui des autres familles chimiques, mais plutôt que lorsqu’une erreur de tri se produit, elle entraîne d’autres risques dans le traitement. De toute façon, nous constatons que la popularité des batteries augmente », confie Hendrickx. Pour améliorer l’efficacité et la sécurité de la collecte, Bebat a dès lors fait développer de nouveaux conteneurs. Peeters : « L’année dernière, nous avons examiné de près le processus de collecte pour voir ce que nous pouvions améliorer. Désormais, les batteries puissantes et de grande taille ont leur place dans le parc de recyclage. Les batteries plus petites sont toujours les bienvenues dans nos autres points de collecte, notamment dans les écoles et les commerces de détail. » Bebat compte un total d’environ 24 000 points de collecte. L’organisme a également adapté la conception de ses conteneurs pour clarifier les choses. Si elles ne passent pas par l’ouverture conique, elles doivent être déposées dans le parc de recyclage. « Les conteneurs étaient également équipés de la télémétrie. Pour surveiller quand ils doivent être vidés, mais aussi pour garder un œil sur la température. Une alarme se déclenche si la température dans le conteneur augmente. De plus, ils sont conçus pour exercer un effet d’extinction des flammes en cas de court-circuit. Les parcs de recyclage sont équipés de conteneurs ASP spéciaux destinés à la collecte des batteries de grande taille et/ou endommagées. Leur construction leur permet de confiner le feu jusqu’à 10 heures », poursuit Peeters.
Dans son centre de tri de Sortbat, Bebat donne également le bon exemple en matière d’optimisation de la sécurité incendie. En commençant par la compartimentation. Hendrickx : « Si un incident se produit, les dommages se limitent à une partie du bâtiment. » Par ailleurs, la technologie joue un rôle essentiel. Avec des renifleurs et des caméras opto-thermiques pour détecter la fumée, des couvertures anti-feu partout accessibles et des extincteurs adaptés (extincteurs CAFS). « Mais le plus important reste la sensibilisation des gens. Par exemple, nous dispensons de nombreuses formations pour nos collaborateurs afin de les aider à identifier les dangers et à apprendre à suivre les procédures correctes. Après chaque changement d’équipe, les conteneurs sont retirés de la production et placés dans des zones de stockage spéciales. Et bien sûr, nous nous concentrons sur les campagnes de sensibilisation des consommateurs, afin qu’ils puissent déjà collecter correctement les batteries à la source », conclut Peeters.