Entre 2018 et 2020, Denuo a étudié la recyclabilité de différents flux de matériaux pour le compte du SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement. L’objectif de l’étude était d’identifier les obstacles sur le terrain qui rendent difficile la réutilisation et le recyclage de ces matériaux, afin de formuler des recommandations d’écoconception sur la base de ces informations.
Sur une période de deux ans, treize flux de déchets ont été analysés au total. À cette fin, près de 70 entreprises de collecte et de recyclage ont été visitées afin de comprendre les obstacles au tri et au recyclage auxquels le secteur est aujourd’hui confronté dans la pratique. L’étude a révélé plus de 100 obstacles empêchant les recycleurs de maximiser le recyclage des matériaux collectés.
L’un des treize flux étudiés concerne les plastiques à usage industriel. L’étude a porté sur l’utilisation des plastiques dans les secteurs de l’emballage et de la construction, deux grands consommateurs de plastiques dans notre pays.
Il suffit de penser aux films d’emballage industriels, qui représentent quelque 80 000 tonnes par an. Ou encore l’utilisation du PUR comme matériau d’isolation, les profilés de fenêtres en PVC, et bien d’autres choses encore. Bien qu’en principe ces plastiques soient parfaitement recyclables, la pratique montre que leur recyclage est impossible ou peu souhaitable. Résultat : ces plastiques finissent finalement dans les incinérateurs. Un destin qui pourrait être sauvé avec une écoconception plus réfléchie. Dans cet article, nous soulignons un certain nombre de points qui pourraient améliorer le recyclage de ces plastiques industriels.
Dans certains cas, la conception d’un produit peut également avoir des conséquences importantes en aval de la chaîne. Plus précisément, si le produit est abandonné dans un recyparc. Un parfait exemple est celui des appareils électriques et électroniques qui contiennent une batterie rechargeable (li-ion), allant d’un smartphone ou d’un ordinateur portable à un vélo ou une trottinette électrique. Si ces appareils, y compris la batterie, finissent dans un conteneur à ferrailles, ce n’est pas sans danger. Ces batteries sont très sensibles. Lorsqu’elles sont endommagées, elles commencent à s’enflammer. Avec toutes les conséquences que cela implique : dommages aux installations de tri et de recyclage, perte de matériaux recyclables et, surtout, mise en danger de la vie des employés du secteur des déchets et du recyclage.
La situation est grave. Selon une étude, plus de la moitié des entreprises de recyclage en Europe sont confrontées chaque semaine ou chaque jour à des incendies causés par des batteries lithium-ion. Pourtant, cela est parfaitement évitable. Par exemple, en assurant l’uniformité et le démontage des batteries.
En outre, un meilleur tri à la source est nécessaire afin de collecter correctement ces piles. Un système de consigne pour les piles pourrait être utile à cet égard.
L’un des membres de Denuo, le Groupe COMET, investit déjà dans le tri robotisé et a mis en place ses propres projets de R&D pour aider à prévenir les incidents qui peuvent faire de ces déchets des « bombes incendiaires ».
La demande de batteries lithium-ion va encore augmenter en raison de l’électrification croissante. Cela signifie qu’un nombre croissant de ces piles apparaîtra sur le marché et que le besoin de recyclage augmentera également. Afin de répondre à la demande croissante de piles rechargeables, il sera nécessaire de récupérer les composants de ces piles afin de les réutiliser dans la production.
Début février, Denuo et Bebat ont organisé un webinaire sur le potentiel du marché du recyclage des batteries lithium-ion, ainsi que sur les possibilités de soutien financier. Le webinaire a attiré beaucoup d’entreprises intéressées. Nous espérons que nous pourrons poursuivre notre rôle de pionnier du recyclage en Belgique et récupérer les batteries lithium-ion en
toute sécurité.